Au Canada, environ 20 p. 100 des professions sont soumises à diverses réglementations qui visent à protéger la santé et la sécurité des Canadiennes et Canadiens, telles les professions liées à la médecine, au génie, à la plomberie et à l'enseignement. Certains ordres et associations professionnels ont été mandatés par les gouvernements pour régir l'accès à ces professions et à ces métiers réglementés. Ils sont responsables de délivrer la qualification professionnelle (par exemple, un certificat de compétence ou de qualification ou un permis d'exercice) aux candidates et candidats qui répondent aux conditions d'agrément.
Pour leur part, les personnes nouvellement arrivées au Canada peuvent être titulaires d'un diplôme d'études ou d'une qualification professionnelle délivré à l'extérieur du Canada et souhaiter accéder au marché du travail pour y exercer une profession réglementée. Pour ce faire, elles doivent généralement présenter leurs diplômes d'études. Mais il peut aussi y avoir d'autres conditions, par exemple :
- examens visant à tester les connaissances et les compétences des candidates et candidats;
- vérification du casier judiciaire;
- placement professionnel ou stage au Canada;
- internats ou stages supervisés de formation en cours d'emploi.
À l'instar des établissements d'enseignement, les associations et les ordres professionnels jouissent d'une grande autonomie au chapitre de la reconnaissance des diplômes d'études, que ceux ci aient été obtenus au Canada ou ailleurs, aux fins d'agrément et de permis d'exercice d'un métier ou d'une profession au Canada. Cependant, pour respecter l'esprit des principes de la convention, ces organisations voudront démontrer que leur évaluation des diplômes d'études ou des qualifications professionnelles délivrés à l'extérieur du Canada est basée sur des méthodes équitables, cohérentes et non discriminatoires.
En outre, les gouvernements de neuf provinces ont créé des postes de commissaires (ou agents) chargés de veiller à une plus grande équité dans les procédures d'évaluation et de reconnaissance des qualifications des candidates et candidats formés dans d'autres pays qui souhaitent pratiquer une profession réglementée. Dans ces provinces, une loi provinciale précise a été adoptée pour appuyer les objectifs de la Convention de Lisbonne. Ces cadres juridiques provinciaux ayant force obligatoire énoncent le devoir général des organismes de réglementation d’avoir des pratiques d’inscription transparentes, objectives, impartiales et équitables. Ce sont : Alberta (Fair Registration Practices Act, 2019 [loi sur les pratiques d’inscription équitables]); Colombie Britannique (International Credentials Recognition Act, 2023 [loi sur la reconnaissance des diplômes internationaux]); Manitoba (Loi sur les pratiques d’inscription équitables dans les professions réglementées, 2007); Nouveau Brunswick (Loi sur les pratiques d’inscription équitables dans les professions réglementées, 2022); Terre Neuve-et-Labrador (Fair Registration Practices Act, 2022); Nouvelle Écosse (Fair Registration Practices Act, 2008); Ontario (Loi sur l’accès équitable aux professions réglementées et aux métiers à accréditation obligatoire, LO 2006, c 31, 2006); Québec (Loi modifiant diverses lois concernant principalement l’admission aux professions et la gouvernance du système professionnel, 2017, chapitre 11, et Code des professions, chapitre 11); et Saskatchewan (Labour Mobility and Fair Registration Practices Act, S.S. 2022, c.16 [loi sur la mobilité de la main d’œuvre et les pratiques d’inscription équitables]).
Dans le cadre de leurs fonctions, les commissaires conseillent et orientent les organismes de réglementation (et, dans une certaine mesure, les personnes) afin de garantir un accès transparent, objectif, impartial et équitable aux professions réglementées. Les principes énoncés dans leur législation cadre reposent largement sur ceux de la Convention de Lisbonne de 1997 et de la Convention mondiale de 2019. Ces commissaires procèdent à des vérifications et reçoivent et évaluent des plaintes. Plus précisément, ils exigent que les titulaires de documents attestant de qualifications délivrés à l'extérieur du Canada bénéficient d'un accès équitable aux professions réglementées dans leur province respective.
Le Forum des ministres du marché du travail (FMMT) a adopté en 2008 le Cadre pancanadien d’évaluation et de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger. Ceci était en appui à l'Accord de libre échange canadien (ALEC), et son chapitre 7, qui stipule des provisions sur la mobilité de la main d’œuvre d’une province ou d’un territoire à l’autre.